1968, Scoresbysund : une population entre deux déplacements ?
Galerie noir & blanc
Après mon premier séjour au Groenland en 1967 à Ammassalik, aujourd’hui Tasiilaq, il était convenu que je mènerais de nombreuses autres missions sur ce même terrain, afin de disposer d’une observation régulière de l’évolution de la population. Cependant, en 1968, il a été soudainement décidé que j’irais dans une autre région, le Scoresbysund (aujourd’hui appelé Ittoqqortoormiit). Il était en effet question que cette population de quelques centaines d’habitants à peine, soit déplacée car son maintien coûtait cher au gouvernement danois. Il faut dire à nouveau déplacée, en réalité.
En effet la population du Scoresbysund est en majorité originaire de la région d’Ammassalik. En 1925, un petit groupe de familles de chasseurs de phoques volontaires a été déplacé par le gouvernement danois à 1000 km plus au nord pour fonder cette nouvelle colonie. Pour le Danemark, il s’agissait d’une décision vis-à-vis du royaume de Norvège dans le cadre de leur conflit sur les zones de chasse et de pêche : il fallait peupler par des autochtones ce point du Groenland oriental.
En 1968, aucune étude anthropologique n’avait été faite sur cette population isolée. A l’époque, seuls de rares cargos de Copenhague alimentaient la région. J’ai souhaité partir par le premier bateau de l’été et revenir par le dernier, et ne pas rester pour l’hivernage. Ce qui me laissait une période d’étude assez courte sur place (environ deux mois).
J’ai découvert cette population qui parlait une langue très apparentée à celle d’Ammassalik, avec quelques modifications en raison d’apports de familles arrivées de la côte ouest avec leur parler ouest groenlandais. Dès mon arrivée, j’ai un peu servi de « postier » : je donnais des nouvelles de personnes qui s’étaient perdues de vue depuis 40 ans. C’était très intéressant de pouvoir comparer leur mode de vie avec ceux des familles restées plus au sud.
La région est extrêmement riche en mammifères marins : beaucoup de phoques, des morses, un peu de narvals et de nombreux ours blancs, qui ont permis à la population de prospérer. Les comportements sociaux se sont modifiés très vite car les nouveaux arrivants se sont installés dans des maisons complètement neuves, construites pour eux, très différentes des maisons traditionnelles qu’ils avaient quittées. Les volontaires au départ avaient également été choisis parmi les plus jeunes et les rares personnes âgées qui étaient parties étaient soit mortes en route soit dès l’arrivée. Ainsi, en définitive, leurs vies sociale et économique ont assez vite divergé de celles de la population demeurée à Ammassalik.
Lieux visités lors de la mission :
- Scoresbysund, aujourd’hui Ittoqqortoormiit, municipalité de Sermersooq
- Itterajivit (Ittaajimit ou Igterajivit ou Kap Hope), village abandonné, et Norajiva, lieu de chasse
- Uunarteq (Unortoq ou Kap Tobin), village abandonné
- Kap Swainson (ou Napparuulitikajik), camp de chasse près d’Uunarteq
- Dumbrava, dans Hurry fjord, lieu de pêche
- Kap Stewart (ou Ittortitseq)
- Kap Brewster (Kangikajik), lieu de migration temporaire
Galerie en couleur de la mission 1968, Scoresbysund : une population entre deux déplacements
A écouter et regarder :
Localisation
Scoresbysund
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© Joelle Robert-Lamblin / Observatoire Photographique des Pôles
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Joëlle Robert-Lamblin
Joëlle Robert-Lamblin, anthropologue, Docteur d'Etat ès Lettres et Directeur de recherche honoraire au CNRS, a fait ses études à Paris dans les domaines de la sociologie et du droit. Au début des années soixante, de l'enseignement de l’ethnologie dispensé au Musée de l'...
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