J97 – Des kilomètres et des heures extensibles

mardi 29 avril 2008

Les distances aussi ne veulent plus rien dire. De quoi parlez-vous ? De l’hiver, de l’été ? Avez-vous regardé le temps qu’il fait dehors ? Comment allez-vous vous déplacer ? C’est peut-être dix fois plus de kilomètres qu’il vous faudra parcourir pour atteindre votre objectif ! Si vous y arrivez. Ou en revenez…

Les plus assidus se souviendront de mon post précédent ; je vous y racontais le départ de Misha pour aller secourir l’aéroglisseur en panne à une douzaine de kilomètres du village de Novorybnoye.

Viera, sa fille est finalement arrivée en début de soirée. Après un voyage de vingt-et-une heures ! Normalement, il en faut entre quatre et six pour rejoindre Novorybnoye depuis Khatanga. Mais Viera n’est pas contrariée pour un sou. A quoi bon, finalement ? Ils sont arrivés, ils ont même pu dormir dans l’aéroglisseur. Royal, en somme…

Misha non plus ne s’est pas plaint. Pas même dit fatigué. Et pourtant… Si le temps avait été beau, il lui aurait fallu combien de temps pour rejoindre l’aéroglisseur ? Douze kilomètres ? En bourane ? Une demi-heure, une heure grand maximum. Samedi, il n’a jamais pu le rejoindre, introuvable dans la tempête. Quinze heures de bourane, seul. 200 kilomètres ! A tourner, chercher dans la tempête. Mais rien. Impossible de le trouver.

Quatre jours que le village est bloqué par le burga, ce vent fort qui soulève la neige et masque toute visibilité. Les gens sortent peu de chez eux. Les pétaradages des moteurs des bouranes ont disparu. Seuls quelques enfants jouent au foot dans les rues à chaque accalmie. Combien de temps ça peut durer ? Quatre jours ? Ou huit. Ou plus…

Qu’est-ce qu’on fait dans ces cas-là ? Pas grand’chose. Comme me disait Misha, à moitié sur le ton de l’humour : « On boit et après on dort. » Ce qui est un peu exagéré parce que, à part les (nombreux) alcoolos du village, je ne trouve pas que les gens picolent trop.

Sauf dimanche soir puisque c’était la Pâque orthodoxe. Bière et vodka dans le sauna de Kostia (mon voisin, prof de sport à l’école) sous les yeux (encore ?) étonnés de la Sainte Vierge.

L’aéroglisseur dont je vous parle. La photo a été prise quelques jours plus tôt.

 

Anna Petrona Antonova. 110 ans (oui oui, vous avez bien lu) et 19 enfants. Je n’ai malheureusement pas pu faire une interview en bonne et dûe forme. Seulement une rencontre à la fois furtive et fascinante.

 

Une ombre passe dans le village sous la tempête.

 

Chez Kostia, la Pâque orthodoxe.

 

Mon « installation » dans le vent et la neige. Ça tient le coup. Un bon coup de chiffon pour virer la neige et pas de problème.

Kraï de Krasnoïarsk, Russie, 648581

Moscou, Russie

Russie

Naryan-Mar, Nénétsie, Russie

Salekhard, Iamalie, Russie

Yar-Sale, Iamalie, Russie

Khatanga, Kraï de Krasnoïarsk, Russie

Russie, 647471

Norilsk, Kraï de Krasnoïarsk, Russie

Observatoire Photographique des Pôles

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