Le signal satellite, très bon les autres jours, était complètement pourri ce matin. Soit il n’était pas suffisamment élevé pour transmettre des données, soit je le perdais complètement. Le vieil Ilia (encore un autre ! Et ami d’Igor, père de la famille chez qui je me trouve), assis à côté de moi, me regardait sans comprendre non plus ! Je restais là, planté devant mon écran à prier tous les saints pour que les photos passent. Pour lui, cette situation d’un Français sous une Tchoum planté sans rien faire devant un ordinateur devait paraître totalement surréaliste.
Je vais en profiter pour vous expliquer un peu comment marchent les systèmes de télécommunication satellite. Il y a en fait deux systèmes :
Un premier système, le plus ancien, utilise des satellites géostationnaires, c’est-à-dire ayant une orbite fixe à très haute altitude, au niveau de l’Équateur. Ce sont ces satellites que nous utilisons pour la télé, le téléphone, etc. Ils sont très performants pour les transmissions de données mais présentent l’inconvénient de ne pas couvrir les latitudes supérieures à 75 degrés, Nord ou Sud.
Un autre système, datant d’une dizaine d’années environ, utilise des satellites à défilement et à orbite basse. Il s’agit en fait de toute une constellation de satellites qui tournent en permanence autour de la Terre. Ce système, appelé Iridium, présente le gros avantage de couvrir absolument toutes les régions du globe y compris les pôles. Par contre, il est très mal adapté aux transmissions de données pour deux raisons : le débit est extrêmement bas (4,8 Kbps) et le terminal (le téléphone) doit passer d’un satellite à un autre toutes les sept minutes, avec tous les inconvénients que cela présente : pertes de données, rupture de faisceau, etc.
Je suis pourtant parti avec un système Iridium, pour la légèreté du terminal et sa faible consommation électrique. Ce fut une erreur que nous sommes en train de corriger. Arnaud sera dès demain au CNES (Centre National d’Études Spatiales) qui a l’immense gentillesse de me prêter un terminal Inmarsat.
Avec ce nouveau terminal que j’attends avec impatience, je recevrai un kit complet d’alimentation électrique solaire. Autant de détails que je n’avais pas eu le temps de régler avant mon départ…
Désolé pour ceux que la technique ne passionne pas mais je sais qu’il y a aussi beaucoup de fans. Et c’est de toute façon intéressant que je vous explique dans le détail la chaîne qui vous permet de lire ce blog chaque jour.
Pour la partie purement informatique, j’utilise un portable (dont je tairai le nom parce que le fabricant n’a pas voulu m’équiper) que je connecte au téléphone Iridium via un port USB. Côté logiciels, j’utilise Foxmail pour envoyer les textes. Ce logiciel présente la particularité de pouvoir lire sur le serveur de mails les en-têtes de tous les mails et de ne télécharger que ce que l’on souhaite vraiment lire. Ça permet aussi d’éviter qu’un mail trop lourd bloque la réception des messages. Pour les envois de photos, enfin, j’ai choisi le logiciel de transfert FTP FileZilla.
Je ne transmets jamais aucune photo par mail. En cas de rupture de la transmission, il faudrait recommencer l’envoi à partir du début. Au contraire, avec un logiciel de transfert FTP comme FileZilla, le transfert reprend là où il s’était interrompu.
Voilà, vous savez tout !