Se tenir prêt, dans le Grand Nord, c’est aussi penser à la météo. Le temps est magnifique en ce moment sur Nar Yan Mar. Mais qui sait si dans un, deux, trois jours l’aéroport ne sera pas fermé ? Je vous le racontais il y a un mois environ : l’aéroport de Norilsk a été fermé une vingtaine de jours au début de l’année !
Départ au petit matin. Tikhon a absolument tenu à m’accompagner. « De toute façon je suis debout à six heures du matin », a-t-il fini par trancher hier soir devant mes (molles) protestations. Nous ne nous sommes pas beaucoup vus, finalement, mais la rencontre a été intense et forte. Grandes accolades dans l’aéroport. Nous promettons de nous revoir. « Tu dois revenir à l’automne, c’est la plus belle saison. Cette fois c’est moi qui serait le chef et ton guide. Et n’oublie pas de venir avec une bouteille de vrai champagne français. »
Ils sont nombreux dans le petit aéroport de Nar Yan Mar à venir le saluer. Tikhon Ivanovitch est un personnage. Lui qui est né dans la toundra a été l’équivalent du gouverneur actuel pendant quinze ans !
Vol de retour sur un Tupolev 154. J’aime terriblement les anciens avions russes. Ils sont beaux, racés. Mais le confort est soviétique, sans compter le poids des années qui commence à se faire sentir : les tablettes bancales, les sièges qui ne tiennent pas (toujours) en position verticale (tant pis pour la consigne « merci de redresser votre siège ») et le bruit des réacteurs.
Les retours sur Moscou ne sont jamais une partie de plaisir. A chaque fois le même choc : ses artères immenses, ses embouteillages délirants. Sergeï est là à m’accueillir à l’aéroport, comme toujours. Je suis sacrément bien entouré ! Ici c’est déjà le printemps qui pointe le bout de son nez. Il fait un petit moins trois. Il fait doux, c’est agréable. Longue route jusqu’à l’appartement de Sergeï dans le sud de Moscou.
L’aéroport de Sheremetievo se situe, lui, au Nord de Moscou. Nous évitons soigneusement le centre qui ne roule jamais. Moscou est entouré de plusieurs périphériques qui sont en fait de véritables autoroutes. J’ai le temps de constater, une fois de plus, la vitesse à laquelle la capitale se transforme, se développe. Des immeubles qui se construisent partout, bureaux, logements. Des centres commerciaux, des Auchan, des Ikea, des Metro. Oui, c’est bien le printemps à Moscou : ça bourgeonne dans tous les sens. A donner le tournis après le calme du Nord.