Mais bien sûr rien n’est jamais simple. Il y a par exemple les problèmes de transports, la personne qui pourrait s’occuper de telle question qui n’est pas là, le coût des déplacements, la bonne idée que nous n’avions pas prévue mais qui obligerait à demander une autorisation supplémentaire…
Bref, je me retrouve le soir avec une foule d’informations, rien de très concret et des milliers de questions en tête. Pasha qui me voit gamberger comme un fou me dit d’arrêter, que de toute façon il est tard et que je verrai bien demain !
Samedi matin, Andreï, un ami de Slava passe nous prendre à notre hôtel pour aller discuter avec un ami Nenets. Andreï ne croit pas une seconde à mon principe de trouver une brigade qui m’inviterait. Nous allons à une des places de la ville où un groupe de Nenets vend de la viande de renne et du poisson. Ça ne loupe pas : 20 000 roubles pour cinq jours ! Plus de cent euros pas jour ! Je ne sais même pas si cela inclut le transport et je ne me donne pas la peine de poser la question. Je n’ai pas un tel budget et je sais que les rapports avec les gens ne sont pas bons quand on paye autant.
Dans l’après-midi, rendez-vous passionnant avec Ludmila, chargée de recherches au musée. Nous devions y faire un saut rapide. Nous y sommes restés quatre heures et devons encore nous revoir. Ludmila connaît merveilleusement bien la région, a travaillé dans tous les coins, beaucoup photographié. Une très belle rencontre.
Ludmila, pour sa part, ne croit pas du tout à ce que les activités humaines puissent provoquer un phénomène de réchauffement d’une telle ampleur. Elle pense que nous sommes en train de vivre un cycle naturel comme il y en eu dans le passé. Je ne vais pas tirer de conclusions ici et maintenant
Quelques mots sur Salekhard, tout de même.
Grande ville moderne de 40 000 habitants ! Tout le centre a été entièrement rasé il y a quelques années et n’y subsiste aucun des anciens petits immeubles en bois à deux étages. Ils ont été remplacés par des immeubles très modernes et les programmes de construction continuent. Personnellement je trouve que tout cela manque de charme ; mais bien sûr ces nouvelles constructions représentent une vraie avancée en termes de confort et de développement.
Pendant le dîner, avec Pasha, nous discutions de ce que devient le Grand Nord. Avec ce sentiment que, à mesure qu’il se modernise, il perd de son charme d’antan ou d’il y a seulement quelques années. Ça s’appelle, je crois, de la nostalgie…