Ces derniers jours ont été assez occupés, toujours en mouvement et, le soir, soit j’étais crevé, soit il y avait trop de monde sous la Tchoum pour arriver à écrire tranquillement.
Je suis toujours un peu mal à l’aise à sortir autant de matériel devant eux. D’un côté je leur explique que ce projet n’est pas une super production américaine et que mes moyens sont limités et de l’autre ils me voient avec beaucoup de matériel photo, un ordinateur, un téléphone satellite… qui représentent une vraie fortune. Et c’est loin d’être évident pour eux de comprendre que l’on peut disposer de beaucoup de matériel reçu de sponsors et avoir un budget en vrac.
La vie dans la brigade est calme, le temps est magnifique et doux. Le même rythme des femmes sous la Tchoum et des hommes affairés à avancer dans la fabrication de nouveaux traîneaux. Avec quelques variations parfois : ce matin les femmes se sont occupées de remettre en état le pourtour de neige qui recouvre par terre les peaux de la Tchoum pour que l’air ne pénètre pas à l’intérieur. Elena, la femme de Yura et mère de la petite Marina (photo d’il y a quelques jours) s’est elle aussi occupée à préparer quelques affaires pour la fête du renne qui aura lieu les 5 et 6 avril prochain à Yar Salé.
Tout est parfaitement rangé dans un coffre s’ouvrant largement sur le côté. L’intérieur du coffre est protégé par des peaux de rennes qui sont elles-mêmes recouvertes d’une magnifique étole verte. Elena me montre surtout un grand manteau fait par sa mère (qui vit pas très loin, dans une autre brigade) et une chapka merveilleusement décorée. Ce coffre est son dressing et Elena met le même soin à plier et déplier ses affaires que nos femmes en France. Et je remarque une petite coquetterie de sa part : une paire de bottes que l’on pourrait voir sans problème à Moscou ou Paris.
L’après-midi nous sommes repartis aux rennes. Toujours le même rituel mais chaque jour un peu plus difficile à cause de la neige qui devient très molle. Et toujours cette bonne humeur, ces rires…
En même temps que Liena arrange la neige autour de la Tchoum, elle en profite pour retendre les cordes qui tiennent les grandes bâches en peaux.
Elena en plein rangement.
L’intérieur d’un coffre où Elena range une partie de ses affaires et vêtements.
Après en avoir fini avec la Tchoum, Liena vient discuter avec Elena qui est en train de préparer des affaires pour la fête du renne.
Un petit traîneau sur lequel attendent des pièces d’attelage.
En fin de matinée, le déjeuner. De gauche à droite : Vitally de la brigade 10, que je vais rejoindre pour traverser l’Ob avec eux, Yura, Marina (sa fille) et Elena (sa femme).
La table au début du déjeuner. Poisson gelé coupé en grosses tranches, du pain noir et dans la petite soucoupe du sel et de la moutarde où l’on trempe délicatement les fines lamelles de poisson que l’on découpe.
Yura en train de rassembler le troupeau avec son bourane. Il le fait avec l’aide de son chien et en criant pour guider les rennes.
Idem mais avec Yura (au guidon) et Alexander son père sur le traîneau.
Alexander, le père de Yura et le chef de la brigade. Au fond, le troupeau est rassemblé. Il y a toujours un moment d’attente pendant lequel les hommes sortent leurs lassos, discutent. Je n’ai pas bien compris mais je crois que c’est aussi un moment laissé aux rennes pour se calmer.
Yura en train de donner du pain à quelques rennes. Sans doute aussi pour les calmer.
La course est partie. Leur lasso est une longue tresse de peau de renne d’environ quinze mètres de long.
Une fois un renne attrapé, ils lui attachent deux pattes d’un même côté. Le renne tente de se dégager pendant deux-trois minutes puis ne bouge plus.
Misha, le vieux de la brigade observe les jeunes.