En son temps, Khatanga fut une ville stratégique. Dix mille habitants y vivaient au moment de la disparition de l’Union soviétique, dont cinq mille militaires. Khatanga, comme tant d’autres villes de l’Arctique russe, avait une triple fonction : protéger les frontières nord de l’Union soviétique, servir de tremplin vers le Pôle Nord (puis les États-Unis) aux bombardiers de l’Armée rouge (la piste de Khatanga permet d’accueillir jusqu’aux plus gros appareils) ; c’est aussi d’une ville comme Khatanga qu’étaient organisées les bases polaires dérivantes installées sur la banquise.
Avec la disparition de l’Union soviétique, les garnisons militaires du Grand Nord se sont subitement vidées. Et les instituts scientifiques en panne de budget cessaient d’organiser des expéditions dans le Haut Arctique. Khatanga, comme tant d’autres, se retrouvait orpheline, abandonnée.
Cependant, pendant quelques années Khatanga a connu un certain développement en participant à l’organisation logistique de bases dérivantes pour des activités touristiques, sportives et scientifiques dans la région du Pôle Nord géographique. Puis vint le temps des « années mammouth » du Français Bernard Buigues.
Aujourd’hui, si les expéditions touristiques se poursuivent, elles n’utilisent plus les moyens techniques de Khatanga et les expéditions de recherche de mammouth ont cessé. Après quelques années d’espoir (des touristes, un musée du mammouth…) Khatanga se retrouve face à un avenir incertain. Cela se sent et s’entend.
Quelques mots sur les photos avant que les questions ne surgissent ! J’ai beaucoup de mal à mélanger organisation d’un séjour et photographie. L’esprit pas assez libéré. C’est pour ça que vous ne trouverez pour l’instant que quelques rares photos.